Connexion issues
Les moments politiques, historiques ou intimes sont traversés par un magnétisme intense. Ils concentrent des forces invisibles, des énergies collectives qui soudain se cristallisent autour d’événements marquants. Ces instants, porteurs d’élans puissants, rassemblent les corps, les voix, les pensées dans un même souffle. Ils laissent une empreinte vibrante, presque palpable.
Les géantes bleues flamboient et les émotions résonnent à travers l’espace.
À travers des moments précieux choisis par l’artiste en collaboration avec les institutions, la série Burning Blue, Iconic Moments réinvente cette sensation éphémère inscrite dans les étoiles.
Quelle est la place des étoiles dans ces moments de bascule ? Sont-elles témoins silencieuses, ou bien actrices secrètes de ces forces qui nous traversent ?
La démarche artistique centrée sur l’empreinte invisible en tant que médium et matérialité des émotions a amené Vidya-Kélie à concevoir des structures monumentales en marbre, or ou laiton, symbolisant la connexion humaine à travers l’espace. Ces œuvres rendent hommage à la capacité des corps, comparables à des antennes puissantes, d’émettre et recevoir des milliards de signaux invisibles.
Avec BURNING BLUE, Vidya-Kélie formalise cette vision en proposant une approche où les émotions s’articulent avec les phénomènes stellaires.
LIGNES RÉELLES
Le travail sur la connexion a déjà été initié par l’ artiste Vidya-Kelie. Dans sa pratique, les lignes invisibles des liens humains deviennent visibles : elle trace inlassablement des lignes pour relier les personnes entre elles. Utilisant des outils numériques, qui rendent certains récits encore plus évidents, elle rend hommage à ces connexions en les manifestant dans la réalité à travers des matériaux nobles et puissants.
Une présence lumineuse offre bien plus que de la lumière, elle façonne l’espace, révèle les textures, et invite à la contemplation. Que ce soit par des reflets naturels ou la douce lueur d’une sculpture symbolique, elle apporte profondeur et résonance à un lieu. Sa radiance subtile attire le regard et apaise l’esprit, créant une harmonie à la fois intime et élevée, telle une force silencieuse.
NOTRE CONNEXION AUX ÉTOILES EST PORTEUSE DE SENS
Depuis toujours, l’humanité scrute les étoiles pour y trouver sens, guidance et origines. Les mythes, d’Orion aux Pléiades, traduisent une imagination cosmique commune. Les astres étaient à la fois divinités et conteurs, rythmant le temps et les rituels.
Historiquement, les astrologues, conseillers puissants des rois et des dieux, ont posé les bases des recherches astronomiques. Le mécanisme d’Anticythère témoigne de cette longue quête de compréhension des mouvements célestes.
Aujourd’hui, Burning Blue détecte les étoiles, planètes et exoplanètes alignées au moment clé de votre vie, tissant ainsi une nouvelle narration cosmique.
La présence mystérieuse de ces astres nous rappelle notre condition d’habitants d’une Terre tournoyante, filant dans l’immensité à grande vitesse — une réalité abstraite mais toujours porteuse de sens.
POURQUOI « BURNING BLUE »
En référence à l’énergie des géantes bleues, leur intensité et leur puissance. Le feu symbolise la passion, le bleu le mystère.
Une grande partie de la lumière émise par ces étoiles éphémères, destinées à exploser en supernova (sur une échelle de 10 à 100 millions d’années), échappe à notre regard car elle se situe dans l’ultraviolet.
Le bleu, comme une porte ou un seuil entre le visible et l’invisible, devient une métaphore puissante de tout ce qui existe au-delà de notre perception.
Des ponts invisibles à nos yeux, mais bien réels, physiques et porteurs d’information.
La lumière, par sa douceur et sa présence, semble traverser le corps, l’éveillant à des résonances mémorielles.
Le b.blue apparaît alors comme un hommage à cette lumière subtile, sculptant l’espace par des jeux d’ombres et de reflets, caressant les textures et invitant à une contemplation sensible. C’est une célébration silencieuse de cette force immatérielle, fragile et essentielle, qui façonne notre rapport à l’univers.
En sciences des matériaux et physique :
Mémoire de forme : Certains alliages métalliques dits à mémoire de forme, comme le NiTiNOL (Nickel-Titane), possèdent la capacité de retrouver leur configuration cristalline initiale après une déformation mécanique, sous l’action d’un stimulus thermique.
Cette propriété traduit une mémoire physique et moléculaire intrinsèque, liée à des transformations de phase réversibles dans leur structure interne.
Georges Chapouthier est neurobiologiste et philosophe : Il propose que la mémoire biologique s’inscrive dans une organisation spatiale, suggérant une co-dépendance structurelle entre la neuroanatomie et la dynamique de la mémoire. La mémoire ne se réduit pas à une simple trace mnésique mais s’ancre dans des patterns spatiaux à l’échelle organique et cérébrale.
En architecture et en théorie esthétique :
Gaston Bachelard, La Poétique de l’espace :Bachelard formalise la notion d’espace vécu comme réservoir de mémoire affective et poétique. Les espaces domestiques — pièces, niches, recoins — fonctionnent comme des condensateurs d’expériences mnésiques, où l’imaginaire et la mémoire s’entrelacent.
Ces lieux confèrent une charge émotionnelle et symbolique, faisant de l’espace une condensation des souvenirs et des expériences vécues.
« La maison est notre coin du monde. Elle est, en elle-même, l’un des plus grands pouvoirs d’intégration des pensées, souvenirs et rêves de l’humanité. »
Henri Bergson, Matière et Mémoire : Bergson distingue la mémoire pure (mémoire-durée, non localisée dans l’espace et le temps) de la mémoire-habitude, enracinée dans le corps, les gestes, et donc dans l’espace vécu.
Cette distinction ouvre la voie à la notion qu’une forme spatiale peut cristalliser la mémoire par l’action.
Broche Burning Blue
OUR FIRST SIGHT, January 22, 1981, Le Mans, France
Ruchbah, Distance : 99.41 light years . Nembus,Distance : 177.17 llight years . Mirach,Distance : 197.44 light years . Shedir, Distance : 228.24 light years . Almaak,Distance : 392.97 light years . Navi, Distance : 549.09 light years . Andromeda Nebula, Distance : 765 kpc (2.50 Mly)
Historiquement, la révolution de la Terre dans l’univers a été étudiée et comprise depuis plusieurs millénaires, comme en témoigne la machine d’Anticythère, un mécanisme antique permettant de calculer des positions astronomiques.
Les bâtiments et l’architecture sont empreints de notre position par rapport au Soleil ; les cultures réagissent à notre position par rapport à la Lune.
Aujourd’hui, nous avons une vision plus ou moins claire de la qualité de ces impacts (gravité, températures, champs magnétiques…) et de la façon dont les mouvements de la Terre fusent en hélice à travers l’univers.
Mais les croyances, elles, semblent s’être développées à l’instinct, à l’écoute, bien avant les mesures scientifiques.
Nous les retrouvons dans tous les guides, les mythes, les religions.
Centrales, elles occupent une place essentielle dans ce qui régit nos corps, nos plantes, nos émotions.